Je l'entends dans les broussailles
Je l'entends dans les buissons
Il monte de Ses entrailles
Au cœur du magma l'unisson.
Je l'entends sous le béton
Sous les pieds du monde en marche
À fleur de sol l'unique son
Juste au bout de cette volée de marches
Labyrinthe et colimaçon.
Je le sens vibrer dans l'air
Le Chant de la Terre.
Je l'entends, tellure au ciel
Et j'écoute son Cœur ouvert
Battre moissons et vendanges
Battre torrents et montagnes
Battre vallées et forêts
Bleues Ses notes océanes
Et puis vertes et rouges aussi
Il est toutes couleurs
Toutes musiques
Comme toutes les peaux
De mes frères planétaires
Je l'entends aimer
Je le sens vibrer
Le Chant de la Terre.
Il traverse les murailles
Nos piètres frontières inutiles
Nos grandes cités de ferrailles
Où rugissent les moteurs, rutilent
Les taules et brille l'or des banques
On dirait que rien ne manque.
Je ressens Son souffle offert
Dans les yeux de l'animal
Dans le sourire d'un ami
Il s'élance vers les étoiles
Petite boule dans l'Univers
Je le sens vibrer dans l'air
Le Chant de la Terre. |